Poème à ma mère
Je poste ici un poème que j'ai écris il ya quelques années en souvenir de ma mère trop tôt disparue.Je l'ai intitulé LE GRENIER DES SOUVENIRS car lorsque j'étais petite je montais souvent dans le grenier de mon grand père où je furetais et trouvais de nombreux souvenirs d'antan, de la famille.Lors de son décès bien sure j y suis remontée une dernière fois de cela est née cette petite poèsie plusieurs années plus tard.
LE GRENIER DES SOUVENIRS
Le grenier des souvenirs...
Tout là haut, une nuit je suis montée
Que de souvenirs renferme ce grenier !
Doucement la vieille clef de ta malle d’osier
A tourné libérant quelques-uns uns de tes secrets
Puis dans l’ombre, isolée j'ai repensé à ton vécu
Les pensées pleines de nostalgie, j'ai aperçu
Là dedans tes jolies robes d’enfant
Encore imbibées de tes parfums d’antan
La plus belle garnie de fines dentelles écrues
Afin de paraître la plus jolie des petites poupées…
Puis une robe de mariée, quelque peu fanée…
M’est apparue au fond, suivie d’un délicat voile
Brodé à la main de minuscules étoiles
Alors soudain émue et émerveillée
Pleine de fièvre, les yeux larmoyants
De la malle tout j’ai tout sorti en un instant
Et devant le tain piqué d’un vieux miroir
J'ai tout essayé, tremblante de me voir
Tournoyer et valser comme toi Maman
Pendant un moment j’ai oublié ton absence
Avec tes tenues désuètes, si pleines d’élégances
Là ta robe de bal bleue, faite de soie et de satin
Portant encore une subtile odeur de parfum
Cette Senteur délicate des lilas de mon enfance...
Ici ta robe rouge si glamour, toute de velours
Me rappelant nos câlins pleins d’amour !
Oh ! voilà maintenant ta jupe parsemée de pétales
Celle dont tu trouvais le ton et la coupe si idéale
Pour courir avec moi, la campagne alentours
Je retrouve aussi ta robe de bal en taffetas
Avec laquelle m’avais-tu dit, tu séduis papa !
Au plus profond, je découvre ce tailleur noir
Ton vêtement de deuil, couleur de désespoir
Pareil à celui que je dus porter quand tu ne fut plus là
Je me mire dans le reflet froid du miroir abîmé
Et subitement, il me semble que ton reflet doré
Chuchote à mon oreille que tu es toujours près de moi
Puis s’estompant, elle me souffle
« Tout ceci est à toi»
En montrant mes bras chargés de ses trésors chiffonnés
Je cherche alors à la retenir dans un cri désespérant muet
Son image pâlissant, avec un doux sourire, elle s’en va
Me laissant là avec son passé cousu de tissu et de taffetas
Je comprends à l’instant même, que ces étoffes froissées
Sont, son histoire, sa vie de femme, de mère tendrement aimée
Dont le secret est celui de son enfance envolée au fil des ans
Et moi dans ce grenier respirant l’odeur de mes souvenirs d’enfant
Je referme la malle, mélancolique, me demandant si j’ai rêvé
Je tourne la clé à nouveau, enfouissant ainsi le doux parfum du passé...
Doucement, je quitte le grenier et regagne mon lit en songeant
A mes enfants et à ce que sera à leur tour le souvenir de leur Maman.
Dédié à ma Mère (1930-1978) Par Sa fille Ch.(Montréal avril 2002) © copyright Loopy. Montréal, Canada